« Si l’un de nous mourait, le grand corps commun continuerait à vivre. » D. Pennac.
« Si l’un de nous mourait, le grand corps commun continuerait à vivre. » Daniel Pennac
Entrée dans la danse !
2008.
A la porte de salle, Thierry m’accueille par mon prénom (tiens !). Ses yeux. Rencontre. Un écho existe. Le sentiment oublié d’être à nouveau. Mon dedans devenu quasiment figé frémit. Une ré-incarnation serait donc possible ?
Voilà qu’atelier après atelier, je réinvestis mon corps, à l’intérieur je colle à ma peau, je suis à nouveau ma locataire à espace-temps plein, je m’occupe toute entière. Le plaisir, une jouissance de l’ordre de la sensualité dans ce mouvement que je sais pourtant maladroit. Je peux vivre ce présent, ce qui n’existe pas, à peine évoqué déjà passé et pas futur. Vivre l’impossible. Et si c’était ça le bonheur ?
Quand même, le doute. Et des moments difficiles. Ah ! celui là : il y a deux ans, l’Etang des Aulnes. Thierry ne peut pas être là les premiers jours. Mais il a confié à Jean-Pierre le DVD d’un sien solo de deux minutes et quelques. A reproduire. Comme chacun je visionne. Le ciel me tombe sur la tête ! Jamais je ne pourrai. Je me visse à l’écran. Comment m’y prendre ? Je n’ai comme support que l’écriture que j’emploie ici. Alors je compte, recompte, décompte, précompte, postcompte ad noseam. Et puis, je me conte et me compte : « Yes, I can ! ». La suite s’est vue au CND à Paris. Grandes maladresse et application.
Arrive « du printemps ». Chorégraphie : le cercle. Inattendu. Et pourtant, quoi de plus parfait pour dire le re-tour infini de la vie ? Et me (nous) voilà marchant, stoppant, courant au rythme du staccato de chronos. Rien n’est obstacle. Jetons l’inutile, l’encombrant. La vie va. Les temps se mêlent. Il fait beau.
Je peux aujourd’hui regarder par le grand bout de la danse tableaux, livres, humains, films, nature, musique, tables dressées, lits défaits … Quel spectacle !
Quel merveilleux cadeau mis sur mon chemin. Merci à chacune, chacun de ce « corps commun » facteur notamment de ma possible résilience.
Le 22-03-2012 Aline RUGGIERI